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Sexe

Horror porn : un site réalise tous vos fantasmes de meurtres

Oui, c'est ce qu'on appelle un fétichisme de niche.

Best Deaths est un site dédié aux amateurs de meurtres. Il héberge des « vidéos de performance de mort », que l'on pourrait aussi qualifier de « fringe horror », « fake snuff » ou « horror porn ». Les meurtres sont au cœur de l'action et les scénarios sont tout à fait inventifs, avec un petit penchant homoérotique.

Lancé par une bande de potes, le site n’était au départ qu’un hobbie, une plateforme d’hébergement pour leurs petits films d’horreur amateurs. Puis, en 2005, ils se sont associés à un groupe de fétichistes, et, de fil en aiguille, Best Deaths est né. Le site est désormais mis à jour quotidiennement – vous avez même la possibilité de donner vie à vos propres fantasmes meurtriers en passant commande auprès du collectif. Libre à vous de choisir les acteurs et la manière dont ils vont être tués : noyade, étranglement… et ce, pour la modique somme de 500 dollars.

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Victor, l'un des membres du collectif, répond à une question essentielle : « pourquoi ? »

VICE : Bonjour, Victor. Est-ce que le site marche bien ?
Victor : Assez, oui. En même temps, peu de sites font la même chose que nous, et nous avons une belle audience. À mon avis, les gens regardent nos vidéos non pas pour les meurtres en soi, mais pour leur aspect fétichiste. Certains aiment voir des vidéos centrées sur les pieds, le nombril, d'autres s'intéressent plus à la méthode utilisée – ils aiment voir des mecs étranglés, pendus et autres joyeusetés.

Donc, même si les vidéos portent principalement sur le thème du meurtre, elles s'adressent aussi à des fétichismes plus nuancés. Les gens peuvent également passer commande auprès de vous pour que vous réalisiez leurs fantasmes en vidéo. Avez-vous déjà refusé une demande ?
On a déjà refusé quelques scénarios parce qu'on savait que les acteurs n’accepteraient pas. Certaines personnes aiment les scènes avec des enfants — c’est un non catégorique de notre part. Nos acteurs sont tous majeurs et on ne les force jamais à faire quoi que ce soit. On leur explique la scène, et s’ils refusent, ou s’ils ne sont pas d'accord avec quelque chose, on procède à des changements pour les mettre à l'aise. Mais les fans le savent déjà, et personne ne demande à ce que des enfants soient impliqués.

Qu'en est-il de la sécurité ?
Elle est primordiale. On essaie de faire des films aussi réalistes que possible, mais on prend toujours des précautions. Si on utilise des couteaux, on fait attention à ce qu’ils ne soient pas tranchants — on demande toujours aux acteurs de faire attention avec les couteaux. Par exemple, dans les scènes de noyade, on fait beaucoup de pauses, parce qu'il arrive que l'acteur reste en apnée cinq à dix secondes. En tout cas, les acteurs ne risquent rien pendant le tournage.

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Les acteurs doivent-ils signer des exonérations de responsabilité ?
Ils signent uniquement un accord de droit à l'image. On ne met personne en danger, ils ne risquent pas de se blesser. Cela n'arrive vraiment jamais.

Mettons qu'il arrive quelque chose et que vous deviez l'expliquer à quelqu'un, ça donnerait quelque chose comme ça : « Bonjour, on a eu un accident - on filmait un simulacre de meurtre pour notre site web et quelqu'un est mort. »
Heureusement, ce cas de figure n'est jamais arrivé. Mais je devrais peut-être y penser.

Les effets spéciaux sont plutôt convaincants - avez-vous fait beaucoup d'essais et d'erreurs ?
On a tout appris sur le tas. Il faut peaufiner le sang quand il est trop liquide, réviser l'étranglement lorsque la prise semble trop lâche. On peut aussi tricher en jouant avec les angles par exemple.

Qu'est-ce qui est le mieux pour faire du faux sang ?
On a trouvé du sang de théâtre. Il est génial parce qu'il est épais, il a une belle couleur et un bon goût. Il est à la menthe.

Votre public est-il essentiellement masculin ?
Non, il y a aussi des femmes qui regardent nos vidéos. Je ne connais pas le pourcentage en revanche. Elles ne doivent pas être très nombreuses, mais elles sont bien présentes.

Selon vous, le meurtre est-il un fétichisme incompris ?
Absolument. Peu d'utilisateurs présentent uniquement un fétichisme pour la mort – il est souvent lié à un autre fétichisme plus spécifique, comme celui de poignarder ou étrangler quelqu'un. En général, les gens tolèrent les déviances « standards », comme le fétichisme des pieds ou le culte du muscle, mais ils ont plus de mal avec l’agressivité et le danger. Quand on parle de fétichisme de la mort, beaucoup s’imaginent que l’on a envie de tuer quelqu'un pour de vrai.

Il est difficile de comprendre où se situe la limite entre le fantasme et le passage à l'action. C'est ça qui inquiète les gens.
C'est très underground, et les gens ont peur de ce qu'ils ne connaissent ou ne comprennent pas.

Vous évitez volontairement d'employer le terme « snuff » – pourquoi ?
Tout simplement parce qu'on ne fait pas de snuff movies. On essaie de dépeindre des morts réalistes, mais ce qui plaît le plus aux fans, c’est que tout est mis en scène.

Comment préféreriez-vous être assassiné ?
J'aimerais être étranglé. J'adore ça.