Le guide Noisey du rap belge
Illustration par Lisa Pham. 

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Music

Le guide Noisey du rap belge

Une mise au point pour rappeler que si l'effervescence autour du plat pays n'a jamais été aussi forte, elle n'a pas pour autant débarqué de nulle part, et s'est construite avant tout dans les marges.

Ces deux-trois dernières années, c'est comme s'il ne passait pas un mois sans qu’un nouvel artiste ou une nouvelle formation ne débarque de Bruxelles ou d’ailleurs pour « mettre le rap français à terre », « YouTube en ébullition » et la « presse hexagonale en PLS ». Sauf que le plat pays n’a pas attendu l’enthousiasme du public français pour se façonner une vraie histoire, singulière, diverse et digne d’être racontée en détails. Et parce qu’on est gentil chez Noisey, ou simplement pas du genre à se foutre de la gueule des lecteurs en rabâchant des histoires mille fois entendues ailleurs, on ne vous fait pas l’injure de vous conter l'énième récit de l'ascension de Benny B, Roméo Elvis ou encore Damso. Leur rôle dans l’évolution du rap belge est indéniable, la qualité de leur discographie (du moins, pour les deux derniers) également, mais il ne faut pas oublier que c’est avant tout dans les marges que s’est écrit l’histoire du hip-hop belge.

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La compilation B.R.C

« Nique la musique de France ». Lorsqu’ils débarquent avec ce slogan, les Marseillais de la FF ne le savent peut-être pas, mais des rappeurs belges auraient pu eux aussi balancer une telle missive sept ans plus tôt au sein de la compilation B.R.C. (pour Brussels Rap Convention), sortie quelques mois avant Rapattitude!. Forcément, ça, peu de gens en ont pleinement conscience, et c’est dommage : on tient quand même là la première compilation de rap francophone de l’histoire, quelque de chose de pas très bien foutu, pas toujours très bien produit également, mais qui a le mérite de réunir en 1990 les fines plumes du rap bruxellois. Et de leur offrir plusieurs morceaux chacun (c’est là, l’une des différences avec Rapattitude!) : ainsi, Rumky est présent à trois reprises, Defi J également, tandis que que Rayer s’impose par deux fois avec des titres qui transpirent les nineties (« Le dealer », « Peace In The World »).

Fidèles au vinyl

Le rap belge, à l'image de tout ce qu'il se passe dans le monde d'ailleurs, a longtemps été divisé. Il y avait la scène bruxelloise, celle de Gand, d'Anvers et ainsi de suite. Ça ne l'a pas pour autant empêché de briller par à-coups ou de mettre en place de temps à autres des projets à l'ambition nationale. Fidèles au vinyl, par exemple : sortie en 1993, cette compilation 100% liégeoise fait rapidement parler d'elle et devient même avec le temps un document historique. En cause ? La présence des futurs membres de Starflam, le groupe qui a vu éclore l'excellent et toujours plus rétif aux catégories bien définies Baloji, le groupe de rap francophone qui va réconcilier flamands et wallons, la formation qui va parvenir à obtenir le premier disque de platine de l'histoire du rap belge avec Survivant. On est alors en 2001, Akro (aujourd’hui, à la tête de Tarmac, le player 100% hip-hop lancé en 2017 par la RTBF), Kaer et les autres sont encore jeunes et ne se doutent probablement pas que, dix-sept ans plus tard, c'est exactement ce qu'ils sont devenus : des survivants, les témoins privilégiés d'une époque désormais révolue, des mecs qui sortent des best-of, organisent des tournées de reformation et balancent de nouveaux titres nommés « À l’ancienne »…

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Une ball dans la tête

En France, si deux gus que tout semble opposer se rassemblent au sein de l'entité Nique Ta Mère et se considèrent avant tout comme les « haut-parleurs d'une génération révoltée prête à tout ébranler », en Belgique, comme cela a pu se vérifier à de nombreuses reprises à travers l'histoire, l'ambition se veut plus modeste. Les intentions ne diffèrent pas réellement (on ne se fait pas appeler De Puta Madre par hasard), mais les six membres de cette formation bruxelloises ont finalement plus de liens avec les mecs de La Cliqua qu'avec Kool Shen et Joey Starr. En clair, Une ball dans la tête (quel meilleur nom pour un album publié sur 9mm Recordz ?), c'est une ode à l'indépendance, des influences latines, des productions sombres, de l’argot bruxellois et des textes qui revendiquent d'office un caractère authentique, sorti de la rue, tout un état d'esprit collectif et urbain résumé dans les titres de ces deux morceaux : « Une nuit de plus avec le crew » et « Chienne des rues ». Ça a cruellement vieilli (en même temps, l’album date de 1995…), mais ça reste un disque essentiel à l’évolution du rap belge.

CNN

Aux côtés de 9mm Records, il y a aussi le crew Souterrain, basé au cœur de la commune de Schaerbeek et emmené par CNN. Un écho à la célèbre formule de Chuck D pour qui le rap est le CNN des blacks ? L'influence est en tout cas évidente à l'écoute des titres, engagés et militants, du collectif de Rival, Manza, DJ Le Saint et les autres. Contrairement à bon nombre de leurs contemporains, leur activisme n’est d’ailleurs pas qu’une façon pour eux de se donner bonne conscience avant d’aller diner au restaurant ou de s’endormir tranquillement devant un bon match de la Jupiler League. Il suffit de s'intéresser deux secondes au cas de Rival pour le comprendre : ces dernières années, le MC est par exemple à l'origine de La Belle Hip Hop, un mouvement qui met les artistes féminines au premier plan. Galant.

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BX VIBES

Quelques années avant « BruxellesVie » de Damso ou « Bruxelles Arrive » de Roméo Elvis et Caballero, la capitale belge avait déjà eu le droit à son hymne fédérateur. Deux, en réalité : « BX Vibes » de Scylla, et son remix, une sorte de posse-cut enregistré avec neuf des meilleurs représentants du rap belge de la fin des années 2000 (Convok, B-Lel, 13Hor, Kaz Robio, Sidéral, ZA, Psmaker, Rival, Gandhi). L’ensemble du territoire comprend alors qu’il est temps d’être fier de ses origines, que le succès et la reconnaissance ne sont pas réservés aux MC’s hexagonaux et qu’il est possible de revendiquer un rap différent de celui proposé en France. « Chez nous la terre n'est pas ronde/On attendra pas de signer pour que ça pète et que ça monte/J'en produirais deux fois plus puisque j'entends que ma rime dérange/Bx Vibes, Handek, enfin du rap qui représente », balance B-Lel, tandis que Scylla, dont les rimes finement poétiques, le regard sombre sur le monde et sa faculté à savoir s'entourer (Sofiane Pamart, Lionel Soulchildren, Brav) continuent d'intriguer aujourd'hui encore, pose les choses plus calmement : « BX vibes, on porte le drapeau de notre ville »

Décalage

Avec le temps, c’est devenu un poncif que tous les médias rabattent à chaque nouveau film de Poelvoorde : oui, il existerait bien un humour belge, perceptible jusque dans la scène rap locale. Après tout, Benny B ne faisait-il pas rire tout le monde dès 1990 avec « Vous êtes fous ! » (heureusement, la blague s’arrête en 1992 après deux albums) ? James Deano, auteur du fanfaron « Les Blancs ne savent pas danser » ne s’est-il pas essayé à la comédie depuis ? Roméo Elvis ne fait-il pas des parodies comiques de talk-shows français ? Caballero & JeanJass ne sont-ils les vedettes d’une émission aussi décalée et chargée en second degré que High & fines herbes ? Zwangere Guy ne pose-t-il pas en claquettes-chaussettes en couverture des magazines (en plus de nommer une mixtape Zwangerschapsverlof vol. 3, sans même prendre la peine de sortir les deux premiers volumes) ?

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Veence Hanao

Lorsqu'il annonce arrêter (ou du moins, mettre en pause) sa carrière en 2014 à cause d'acouphènes, la nouvelle ne fait pas grand bruit en France. C'est pourtant l'une des plus belles plumes du rap belge qui tire alors sa révérence, l'auteur de deux albums qui marquent les esprits par leur discrétion, leur mélancolie retenue et cette faculté rare d’insérer de l’émotion pure dans des textes finement narratifs. Quatre ans plus tard, le Belge est finalement de retour avec BODIE (produit par Le Motel), et il n'a rien perdu de son bagage poétique. De ses années en retrait du game, probablement passées à regarder Chasse et Pêche, il garde le goût de l'introspection, du verbe désenchanté et de ses moments de solitude que l'on noie dans l'ivresse. « Laissez-moi vivre dans la sinistrose », balance-t-il d’une voix fragile qui tranche avec l’hédonisme et les délires enfumés de la nouvelle génération. Sans pour autant s’y opposer : disons simplement qu’ils déjouent tous la fatalité (de l’époque, de l’ennui, de la politique, etc.), mais avec une approche différente, qui vient témoigner de la diversité et de la richesse musicale proposée actuellement par la scène belge.

Hamza

Parce que cette fusion improbable (et pourtant intrigante) entre la modernité de Michael Jackson et les tubes kitsch de Matt Houston s’est retrouvée à l’origine de ce nouveau souffle belge avec sa mixtape H24 en 2015. Parce que même s’il connaît surtout des succès d’estime depuis, à défaut de réellement conquérir le cœur du grand public, Hamza a déjà composé suffisamment de petits tubes avec sa voix nasillarde et créé un certain nombre de connexions avec les artistes français (Ikaz Boi, Myth Syzer, Seth Gueko, Disiz) et québécois (Rowjay) pour que l’on oublie les blagues autour de sa petite taille et de ses clips stéréotypés. Un titre comme « Juste une minute », avec son sample de « Ya Rayah » de Rachid Taha, aide également pas mal.

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Bilinguisme

À l'été 2016, un journaliste de Vice Hollande posait ce triste constat : « Le problème, c’est que la Belgique n’a pas une grande scène nationale, mais plusieurs petites. Une à Gand, une à Anvers, Bruxelles, Genk… Elles se croisent rarement, et c’est en grande partie dû à la langue. » Deux ans plus tard, heureusement, la situation a bel et bien changé : NoMoBS, Brihang ou Stikstof (en dépit d’un duo avec Roméo Elvis) n'ont toujours pas percé, mais d'autres ont réussi à se faire un nom. Ils s'appellent Zwangere Guy, Woodie Smalls, Wawa (17 ans et fasciné par Hamza), Esam Elgizi, Blu Samu ou encore Coely, présente sur la BO de Tueurs et récompensée de deux MIA's, les trophées de l'industrie musicale en Flandre.

Une façon de rappeler que, au-delà des langues dans un pays culturellement divisé, la Belgique s’est aussi faire de la place à ses artistes féminines. Quitte à permettre à Coely d'assurer les premières parties de différents poids lourds du rap américain (Nas, Mos Def, Kendrick Lamar).

Belgique vs France

La rivalité n'a jamais réellement existé, et c’est probablement mieux pour la dignité de la France quand on entend ce que balance Sidéral dans ce freestyle partagé avec les gars de Sniper (Tunisiano, Aketo).

Les médias

Face à de telles propositions artistiques, le paysage médiatique ne pouvait que suivre. À l’image de Check, récemment lancé et déjà sur le point de s’imposer comme un média de référence. Probablement parce qu’il y avait une place à prendre ? Un manque de support pour analyser, promouvoir et diffuser la scène locale ? Sûrement, mais ce n’est qu’en partie vrai quand on sait que DJ Daddy K (DJ de Benny B) lançait l’émission Contact Groovy Show (renommée aujourd’hui Contact RnB) sur Contact FM en 2003, à une époque où une chaine comme la RTBF se contente de reléguer le rap en troisième partie de soirée. L’idée ? Inviter différents artistes belges et internationaux en interview et, pourquoi pas, leur proposer d’enchainer avec un freestyle. Classique, mais toujours efficace. Cinq ans plus tard, le label/média Give Me Five pousse d’ailleurs le délire des freestyles un peu plus loin en imposant aux MC’s invités de citer dans leur texte vingt mots sélectionnés par les animateurs. L’exercice n’est pas forcément évident, mais il plaît, et permet l’éclosion de quelques noms désormais bien connus du rap francophone : Roméo Elvis, La Smala ou encore Caballero & JeanJass.

BBL et Le Motel

Saison 2017/2018, option production, on ne fait pas plus sollicités que BBL et Le Motel. D’un côté, un jeune compositeur de Bruxelles (Louis Lucas dans le civil) déjà à la prod' pour ce que le rap belge a de mieux à proposer ces dernières années (Isha, Senamo, Hamza ou encore Caballero & JeanJass). De l’autre, un dénommé Fabien Leclercq : issu de la génération SoundCloud, le Bruxellois n’en finit plus de voir sa côte monter depuis son premier projet ( 45°34°50, un EP trois titres distribué gratuitement par TAR, un label de Los Angeles) et son premier disque physique, Oka, un de ces objets hybrides qui mixent les musiques électroniques à des samples de pygmées d’Afrique centrale ou du Vanuatu. C’était parfois artisanal, souvent expérimental, mais ça lui a permis d’entrer en connexion avec Roméo Elvis avec qui il enregistre Morale et Morale 2, et se plaît à y mélanger ses influences (Time Bomb, la house de Chicago, la UK Garage). Même topo lorsqu’il traine ses guêtres dans les studios de Veence Hanao ou de Témé Tan : clairement, le mec sait surprendre. Pas pour rien, finalement, s’il est également dans l’entourage Grems depuis quelques années, lui concoctant même une instru vouée à devenir un tube : « Nappeux », finalement offerte à Roméo Elvis.

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Krisy

Niveau production : De La Fuentes a lui aussi de quoi flamber en soirée (« Paris c'est loin » de Damso, c'est lui), mais c’est bien en tant que rappeur, sous le pseudo Krisy, que le mec fascine, notamment pour cette ode à la femme qu’est Paradis d’amour, son projet sorti le 14 février 2017 (vous doutiez de son romantisme ?). Le mec rêve visiblement de faire une comédie musicale, et ça s’entend : de « Vol vers » à « Jeune Julio », tout est extrêmement narratif, théâtral et romancé, un peu comme si Krisy refusait que l’on se contente d’un seul de ses titres, privilégiant une écoute de l’EP dans son entièreté (un album accompagné d’une bande dessinée est actuellement en préparation). À Yard, le Belge expliquait d’ailleurs la nécessité de façonner de tels univers cohérents à l’heure du streaming, mais aussi l’importance des producteurs/rappeurs sur la scène locale (Damso, JeanJass, Hamza, voire Stromae). Une double casquette née par la force des choses à l’entendre : « En Belgique, t’es producteur et directement tu rappes. Il faut aussi dire qu’on devait travailler deux fois plus, du coup quand on faisait des sons, il fallait tout de suite trouver un univers musical approprié, donc on a commencé à toucher les logiciels pour faire des prods. C’est parti de là. »

Unité

Contrairement à ce qu'il se passait il y a encore une dizaine ou une quinzaine d'années, le rap belge a mis de côté les traditionnelles querelles qui le minaient de l'intérieur. Seule l'unité semble désormais primer, quitte à ce que tout le monde collabore de près ou de loin : Roméo Elvis tourne et pose ses couplets aux côtés de Caballero & JeanJass, ce dernier produit pour La Smala (« Poudre aux yeux »), Le 77 et Isha collaborent avec le rappeur flamand Zwangere Guy, Hamza incite aux slows crapuleux avec Damso, Street Fabulous continue de fournir ses prods aux différents MC’s du pays, Veence Hanao bosse désormais avec Le Motel et co-écrit des tubes pour Angèle, tandis que la plupart des acteurs de cette nouvelle scène (il ne manque finalement que Damso, dont le positionnement, révélé à Alohanews, semble très clair : « Les médias belges mettent tous les rappeurs dans un même sac, on dirait une équipe de basket ») n’a pas hésité bien longtemps avant de poser ensemble pour la UNE de l’exigeant hebdomadaire Focus Vif. Le tout, désormais soutenu par les salles locales (le Reflektor à Liège, le Vecteur à Charleroi) et les festivals (le plateau Niveau 4 réservé aux rappeurs locaux à Couleur Café), comme le raconte Tous de La Smala dans un entretien récemment accordé au magazine Larsen : « Ça amène plus de professionnalisme, avec des meilleurs morceaux, plus aboutis (…) Il y a une énergie qui se crée quand on fait une résidence. Tout le monde se plonge dedans, chacun motive les autres. Quand il y en a un qui lâche un sale texte, un autre qui a un thème, un super refrain, waow ! À l’heure actuelle, les résidences ont vraiment apporté un plus, en tout cas dans l’écriture de cet album (11h30, ndr) . »

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Isha

Pivot essentiel entre l'ancienne et la nouvelle génération, Isha a failli tout plaquer à plusieurs reprises. Son salut, il ne le doit sans doute qu'aux nouveaux venus (en particulier Caballero, ultra fan du bonhomme), mais il est amplement justifié : sans cette mise en lumière soudaine du rap belge, le grand public n'aurait certainement pas pu poser une oreille sur la « poésie des grands boulevards » de l'ex-Psmaker, cette écriture à la fois directe, simple et désarmante de sincérité - franchement, vous en connaissez beaucoup des mecs qui, dès le premier morceau de leur projet, osent ce genre de confession : « J’ai préféré découvrir mon sexe en regardant mes sœurs par le trou d’la serrure » ? Tout simplement parce que personne ne rappe comme Isha, avec la même liberté (l’accent marseillais sur « Oh Putain ! », bordel !), le même sens de la formule et les mêmes confessions intimistes qui traquent la poésie au creux d’un quotidien prosaïque.

Et maintenant ?

On ne va pas la faire beaucoup plus longue, simplement préciser que l’effervescence créative ne semble pas vraiment retomber en Belgique. Le 77 vient de débarquer avec un deuxième album (Bawlers, un mot d'argot visant à définir une forte tête ou un mec fortuné), Caballero & JeanJass offrent un troisième volume à leur série Double hélice début juin, Damso a déjà commencé à teaser son troisième album (Lithopédion) avec « Ipséité » et 9ZERO# est sur le point de mettre le Nord de Bruxelles sur la carte avec un rap taillé pour les punchliners (« Perdre son temps pour des bitchs, mauvaise idée, je préfère le tieks et mailler ») et les stonards ( « Billets violets verts, faut les faires, ma beuher te fais trop d’effets ») ou tout simplement les amateurs d’une certaine forme de flamboyance où cohabitent la dérision, l’indépendance d’esprit et la liberté artistique.

On pourra se rendre compte de la santé éclatante du plat pays au festival Nuits Sonores à Lyon le mercredi 9 mai, où il se murmure que Caballero et JeanJass descendront avec une délégation du cru non négligeable.

Maxime Delcourt est sur Noisey.