Petit récapitulatif des pires chansons de la Coupe du Monde
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mondial 2018

Petit récapitulatif des pires chansons de la Coupe du Monde

Voici notre sélection hautement subjective des chansons les plus nazes de l’histoire de la Coupe du Monde. Sans surprise, la Belgique a scoré.
Matéo Vigné
Brussels, BE

Si la Coupe du Monde est un événement qui rassemble les peuples, on est bien d’accord que ça ne devrait pas avoir d’impact direct sur la musique. Or, c’est seulement au moment d’écouter le résultat qu’on se rend compte à quel point mélanger plusieurs styles musicaux a prioriincompatibles restera toujours une grave erreur. Si certains morceaux ne sont franchement pas mauvais, comme « Hips don’t lie » de Shakira, ou même carrément bons comme « We are the champions » de Queen, d’autres resteront gravés à tout jamais dans le Panthéon du moyen, du beauf, du kitsch.

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1962 : Los Ramblers – « El Rock del Mundial »

C’est en 1962 que la FIFA a décidé d’adopter un hymne officiel lors de chaque Coupe du monde. Tout avait pourtant bien commencé avec le rock pimpant de Los Ramblers en ouverture de la compétition au Chili. Un groupe qui s’est fait connaître à la radio avec une émission appelée « Show de la Polla » (littéralement : « Show de la bite ») ne pouvait être que prometteur. La septième édition de la Coupe du Monde de football avait vu l’équipe du Brésil soulever le trophée face à une valeureuse équipe tchécoslovaque sur le score de trois buts à un. Si sportivement les choses allaient bien, au niveau de la musique, cette première chanson a laissé la porte ouverte à de nombreuses dérives auditives.

1984 : Grand Jojo – « E viva Mexico »

Pour continuer progressivement notre histoire, prenons le temps de nous concentrer sur cette petite pépite musico-footballistique qui n’a besoin d’aucun commentaire. La chanson de Grand Jojo « E viva Mexico » porta la sélection jusqu’en demi-finale. Chemin élogieux de l’équipe qui réalisa, jusqu’à aujourd’hui, son meilleur parcours de toute l’histoire de la compétition. « Si les petits Belges sont venus si loin ici à Mexico, c’est pour marquer des buts et pas pour prendre l’apéro ». Souhaitons leur la même chose 34 ans plus tard, eux les buts, nous l’apéro.

1990 : Gianna Nannini et Edoardo Bennato – « Un Estate Italiana »

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C’est en 1990 que la première chanson « moche » du foot arrive sur les ondes. « Un Estate Italiana » de Gianna Nannini et Edoardo Bennato. La personnification de l’exagération mielleuse italienne, une pop rock aussi théâtrale que le jeu de ses calciatori. Les prémices d’un chant populaire, plutôt mauvais, voué à rester dans la tête des supporters du ballon rond. Ce n’est pas le fruit du hasard lorsque l’on sait que ce titre a été produit par l’envoûtant Giorgio Moroder et Tom Whitlock, qui a gagné un Golden Globe pour son sexy et langoureux « Take My Breath Away », issu de la BO de Top Gun. 1990 : Rocco Granata – « Mundiale, pintje halen »

Pour la Coupe du Monde en Italie, nos diables rouges étaient soutenus par le plus italien des Belges. Rocco Granata, figure de la musique transalpine, connu et reconnu par ses pairs pour sa terrible chansonnette « Marina » , nous sortait cette année là « Mundiale, pintje halen », sérénade à la mandoline à la gloire de la sélection nationale. On ne peut pas en vouloir au Calabrais d’avoir essayé de motiver les troupes, et il faut souligner l’exploit de faire sonner la langue flamande à la façon (presque) italienne.

1994 : Daryl Hall – « Gloryland »

Quatre ans plus tard, la pop est inarrêtable, surtout lorsque l’on traverse l’Atlantique. La Coupe du Monde 1994 aux Etats-Unis reproduit les mêmes erreurs que son aînée. Mêmes codes visuels, même détermination, même navet. « Gloryland » de Daryl Hall, chantée en collaboration avec Sounds of Blackness est un revival footballistique du tube « We Are The World ». Tout y est, l’ambiance gospel, le focus sur l’artiste central, le kitsch. Avec un clip qui s’ouvre sur des images magnifiant tout autant les Etats-Unis que la coupe de cheveux de son interprète, c’est sur une ribambelle de clichés que se dévoile la suite de cette aventure musicale. Jolis fondus sur des moments de joie, des enfants tapant le ballon comme s’ils étaient joueurs pro, la tristesse d’une défaite… Seuls points positifs, certains rappels des moments historiques du football comme la célébration après son but, du mythique camerounais Roger Milla face à l’acrobatique gardien de la Colombie, René Higuita.

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2002 : Johnny Hallyday – « Tous ensemble »

Histoire de vous prouver qu’il n’y a pas que le pop-kitsch qui dérange, d’autres styles sont venus troubler ces années de Coupe du Monde et écœurer les puristes de la musique. 2002. France. Année marquante. Johnny Hallyday, le regretté, chante « Tous ensemble » pour motiver l’équipe de France et prôner la fraternité deux jours après les résultats d’un premier tour d’élections présidentielles ayant vu le Front National de Jean-Marie Le Pen devenir la deuxième force politique du pays. Ce n’est malheureusement pas ce mélange d’eurodance et de fougue rock d’un Johnny des grands soirs qui propulsera l’équipe de France. Terminant à la dernière place de son groupe, l’équipe n’a pas fait mieux qualitativement parlant que la chanson qui était censée la soutenir.

2006 : Herbert Grönemeyer – « Zeit, Dass Sich Was Dreht »

On vous parlait de mélanges atypiques en introduction, chose promise chose due. En Allemagne, pour l’édition 2006 de la compétition internationale, l’hymne choisi figure parmi les featuring les plus inespérés et bizarres de l’histoire de la chanson foot. Herbert Grönemeyer, célèbre auteur-compositeur-interprète de soft rock allemand chante « Zeit, Dass Sich Was Dreht » (ou « Celebrate The Day » dans sa version internationale) en collaboration avec le duo malien Amadou et Mariam. Résultat : un tour de passe-passe musical sans transition entre chaque artiste qui se solde par un mélange dérangeant. On n’a pas de problème particulier avec le métissage germano-malien mais cette chanson nous enchante tout autant qu’une bonne grosse choucroute au mafé ou un riz wolof à la saucisse de Francfort. Soit pas du tout.

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2018 : Nicky Jam feat. Will Smith & Era Istrefi – « Live It Up »

Que nous réserve 2018 ? Toujours de la déception, malheureusement. Un maigre « Live it up » chanté par un triumvirat à la fois atypique et incompatible. Nicky Jam, américain d’origine portoricaine, fan de Daddy Yankee et de reggaeton, Will Smith, qui se remet au rap pour la bonne cause (bonne cause qui commence par « m » et finit par « oney » ) et Era Istrefi, chanteuse albanaise et sosie vocal cheap de Rihanna. Difficile de juger l’alchimie entre le rap, le dub, la rumba et le reggaeton de façon objective mais si des hackeurs ont supprimé « Despacito » de Youtube ce n’est pas pour qu’il revienne maquillé et sponsorisé par la FIFA.

Pour plus de Vice, c’est par ici.